lundi 21 mars 2011

Ces messieurs de Saint Malo

Depuis le temps que je me balade sur les remparts et que je vois ces statues, j'ai enfin décidé d'en apprendre un peu plus à leur sujet.
 Et comme je suis sympa, je vais vous faire partager mes découvertes, vous êtes vraiment chanceux! ;D


Je vais essayer de suivre un ordre logique pour vous les présenter, disons, par ordre chronologique de mort... ( il faut bien choisir une logique, non?)


Le premier né des ces grands personnages statufiés, fut Jacques Cartier


Jacques Cartier est probablement né entre le 7 juin et le 23 décembre 1491 et  mort le 1er septembre 1557 à Saint-Malo. A l'origine, navigateur, il partait vers le nouveau monde pour y chercher de l'or pour François 1er et trouver un chemin vers l'Asie.
Son premier voyage débuta en 1534, puis il en effectua deux autres: 1535-1536 et 1541-1542. On lui attribue la découverte du Canada, même si en réalité il n'a pas vraiment dépassé le Québec. Il est cependant le premier a avoir cartographié la région du Saint Laurent, ce qui permettra la colonisation des lieux par les français par la suite. Sa dernière expédition se soldera par une terrible méprise, il rentre en France pensant avoir des ses cales de l'or et des diamants, mais il s'agit en fait de pyrite de fer et de quartz. Ce grand explorateur finira donc ses jours dans son manoir malouin, à Limoilou, que l'on peut encore visiter aujourd'hui.




René Trouin du Gué, dit Duguay-Trouin  est né le 10 juin 1673 à Saint-Malo et mort le 27 septembre 1736 à Paris.  Né dans une famille d'armateurs malouins, il fut tout d'abord corsaire, puis officier de la marine royale et chef d’escadre.


Il est connu pour avoir largement contribué à la lutte contre l'Angleterre, l'Espagne et la Hollande afin d'obtenir le contrôle des routes commerciales et des mers, et ce, grâce à un courage et un génie maritime exceptionnels. Il accumula les victoire retentissantes jusqu'en 1694, il fut alors capturé par les anglais lors de sa seule défaite, mais réussi à s'évader de Plymouth grâce à des complices et l'organisation un faux rendez-vous galant... Sa plus belle victoire fut la prise de la Baie de Rio en 1711, qu'il prit avec 7 navires et 3200 hommes. Il reçu les félicitations du roi et fut acclamé en héros suite à cet exploit.
Par la suite il pris le commandement de la Marine à Saint-Malo, à Brest, puis de l'escadre pour le Levant et enfin du port de Toulon
Un sous marin français commandé en 2006 par l'armée française devrait porter son nom. 




Bertrand François Mahé, comte de La Bourdonnais, est né à Saint-Malo le 11 février 1699 et mort à Paris le 10 novembre 1753.( sûrement le moins connu de ces hommes-statues)

Après avoir navigué pendant plusieurs année et surtout avoir pris la ville de Mahé, sur la côte de Malabar, lorsqu'il était capitaine, Mahé de la Bourdonnais devint gouverneur de l'île de France (île Maurice) et de l'île Bourbon (La Réunion) en 1735. Il crée la première sucrière de l'île Maurice et encourage la culture de manioc et de cassave qui serviront d'aliments de base à la population locale. Il crée la ville de Saint Denis à la Réunion et aménage son port. Il repartira ensuite vers les Indes pour les besoins de la guerre qui fait rage contre les anglais en 1740. Après divers succès et échecs, il rentrera en France, sera incarcéré à la Bastille pour spéculation et mauvaise administration, puis libéré. Il finira sa vie misérablement à Paris.
Aujourd'hui une ville porte encore son nom à l'île Maurice, Mahebourg.
 http://www.ile-maurice.fr/a-decouvrir/excursions/mahebourg.html





Robert Surcouf, par Alfred Caravanniez, la statue date de 1903.
Robert Charles Surcouf  naquit le 12 décembre 1773 à Saint-Malo et mourut le 8 juillet 1827 à Saint-Servan (aujourd'hui c'est un quartier de l'agglomération malouine).

 Cousin de Dugay-Trouin, il embarque la première fois à 13 ans et sera nommé capitaine à 20 ans. Corsaire de renom il accomplit son plus haut fait d'arme à 23 ans, lorsqu'il prend un bateau anglais trois fois plus gros et plus armé que le sien. Il prit ensuite de nombreux vaisseaux, mettant en place des stratagèmes toujours plus ingénieux, mais à son retour ses prises furent confisquées car il avait quitté la France sans sa lettre de marque, légalisant les vols commis en mer au nom du roi de France. Après diverses négociations, il fut tout de même reconnu pour sa bravoure et revint à Saint Malo en héros. Il s'installa confortablement dans la cité corsaire, arma lui même de nombreux navires, effectua encore plusieurs courses, se consacrant de plus en plus à la spéculation marchande, et devint ainsi l'un de plus riches armateurs de la ville.
Vous pouvez aujourd'hui visiter le Renard, réplique du dernier bateau armé par Surcouf, en 1812, à Saint Malo.
http://www.cotre-corsaire-renard.com/





François-René, vicomte de Chateaubriand, né à Saint-Malo le 4 septembre 1768 et mort à Paris le 4 juillet 1848.

François-René vécu tout d'abord à Combourg, au sein d'une famille qui le destinait à la marine, mais il préfèrera très tôt la poésie et l'écriture à la guerre et à la violence qui fesait rage à cette époque. Contraint par ses pairs, il commencera une carrière militaire, puis préférant s'éloigner de la France durant la révolution, il embarquera et partira pour les Amériques pendant un an. A son retour, il combat la France en rejoignant l’"armée des émigrés". Il sera blessé en 1792 et transféré à Jersey, clôturant ainsi sa carrière militaire. Installé ensuite à Londres il commencera à faire parler de ses talents d'écrivain. De retour en France après la disparition d'une grande partie de sa famille sous la guillotine, il publie sa première œuvre, Atala, qui suscitera immédiatement l'admiration. Il deviendra une référence romantique après la publication de René et sera nommé à l'académie Française en 1811. Il publiera de nombreux ouvrages marqués politiquement et évoquant souvent la religion, ainsi lorsqu'il sera nommé ministre en 1815, il sera rapidement destitué à cause de ses écrits. Il intégrera alors divers partis (ultraroyaliste, libéral...) et disposera successivement de plusieurs portefeuilles ministériels. Il fut également nommé ambassadeur à Rome en 1828. Il quitte la vie politique en 1830, mais continue à publier des écrits très orientés politiquement. Il consacrera la fin de sa vie à rédiger la fin de son autobiographie, commencée en 1811, Mémoires d'outre tombe, qui sera publiée contrairement à sa volonté, au lendemain de son décès. Jusque dans son dernier ouvrage, Vie de Rancé, il égratignera les notables de son siècle. Il mourut en 1848 à Paris, mais ses restes furent transférés à Saint Malo, selon ses volontés.

Vous pouvez voir sa tombe sur le grand Bé à Saint Malo, face à la mer, en face d'une plaque n'indiquant ni son nom ni son prénom, mais simplement  

 
 

Bref morale de tout ça, il est préférable d'être écrivain que corsaire ou navigateur, on vit plus longtemps et la sépulture est plus sympa!

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